sad emotions overdose

hopeless but still hoping

« tes rêves crèvent (...) et ces voix qui t'répètent que c'est pas seulement dans ta tête (...) cercle vicieux. »

tu tends tes bras à ce petit être de couleur. il saisit ta main, vous riez. bonheur, douceur, candeur. pause, retour à la réalité. (...) ils se moquent de toi, de ton corps égratigné, parce que tu leur as dit que t'étais encore tombée, de tes fringues achetées à la friperie du quartier, de ton silence gêné à chaque fois qu'ils t'ont attaqué. t'as l'impression que c'est voué à l'échec, que tes efforts ne changeront rien, jamais, que tu seras toujours rejetée. mais t'as quand même envie d'essayer. armée de ton plus beau sourire, tu t'approches d'eux, de ces néons si lumineux. "ta mère, c'était pas une prostituée ? baah, t'en fais pas, tu vas vite la remplacer." tu baisses les yeux, murmure un "elle était stripteaseuse...", honteuse. et puis y'a lui, qui te méprise aussi, celui qui est censé être ton frère, ton plus fidèle ami. seulement avec les années, sa haine n'a fait que s'accentuer, parce qu'à cause de toi, et de l'autre salope, votre paternel, son exemple, son idole s'est barré. (...) le soir, tu retrouves ta lueur d'espoir. un carnet, un stylo, de jolis mots et tout te semble tellement plus beau.


ton essentiel, ton évidence, il a capturé ton cœur en un regard. loin de ce jeu stupide, peu bavard, froid, presque insensible, ton exact opposé devenue ta moitié. entre vous, c'est pas de l'amour, c'est tellement plus que ça. vous n'êtes pas un couple, non, juste deux âmes-sœurs s'étant trouvées. au départ, t'étais intimidée, persuadée que comme les autres, il allait te rejeter. sauf que lui, ces mêmes autres, ce sont ceux qu'il a toujours méprisé. il dit que toi, t'es différente, y'a quelque chose qui le touche chez toi, qui réchauffe son cœur gelé, tout autant abîmé. ton regard fuyant, ta sensibilité, ta gentillesse maladive, ta naïveté, tout ça, il déteste autant qu'il aime. un jour, il t'a promis qu'il transformerait la plume que tu es en phoenix flamboyant. t'as pas vraiment compris, alors tu lui as souris. et pour la première fois, ses lèvres ont timidement mimées les tiennes. vous avez compris à cet instant précis, que vous deux, ça donnerait quelque chose de beau, d'unique, de magnifique. quand t'es avec lui, tu te sens vivante, habitée par une joie enivrante. ses yeux ont étés les premiers à parcourir tes écrits, tes doigts furent les premiers à toucher aux cordes de son instrument favori. deux loups solitaires, deux cœurs meurtris par la vie, qui s'aimeront à l'infini.    


il avait raison, "t'es qu'une merde, cora. une moins que rien cora, toujours, pour toujours, comme ta mère, tu vois. et lui aussi, "cora, c'est à cause de toi qu'on est loin de papa. si t'étais pas si fragile, si sensible, on aurait pu restés, on aurait pu s'aimer." ils ont raison tous, c'est ta faute, ta faute cora si on te bouscule, te menace, si t'es la risée de la classe. ta faute si les tailles mannequins te méprisent, quand dans les vestiaires tu te déshabilles, ta faute si t'es pas aussi mince qu'un fil. elle te l'a dit, elle, la si jolie, ton amie, que c'est la vie que tu t'es choisie. si tu voulais, tu pourrais en faire partie, de ces belles colombes qui rient. "perdre du poids c'est pas si dur, tu sais. tu sautes un repas, traques les kilos, t'aides de tes doigts et voilà." tu sais qu'elle dit ça pour t'aider, mais t'as toujours refusé, terrifiée à l'idée de te voir sombrer. 'puis heureusement qu'elle est là pour toi, tu n'sais pas comment elle fait pour te supporter, pour rester à tes côtés. toi, t'es un monstre, une erreur de la nature. elle, c'est la fille que tout le monde apprécie, admire ou envie. oui, heureusement qu'elle est là, que tu l'as, n'est-ce pas ? pauvre conne, t'es tellement naïve que tu vois rien, ne comprend rien. cette pute se fout d'ta gueule et t'entraves que dalle. t'es au bord de la falaise, et alors que t'es persuadée qu'elle ferait tout pour te sauver, c'est celle qui n'hésiterait pas un instant à te pousser, à t'y jeter dans ce putin de vide immense. et elle te regarderait d'en haut, ricanant doucement. j'suis sûr que même à ce moment-là, tu serais toujours prête à croire que c'est ton "alliée", hein ? pourtant dans le fond tu sens bien qu'il y a quelque chose d'anormal, quand elle vous voit ensemble, dans son r'gard y'a un froid hivernal, elle t'attaque avec ses mots, ces armes si brutales. t'es convaincue que c'est de ta faute, tu l'abandonnes, la délaisses pour lui, c'est vrai, tu devrais avoir honte. ou peut-être que c'est de la sienne, à elle. elle est jalouse, ouais c'est ça, c'est bon t'as tout compris, tu t'repasses le film de ces moments passés entre "amies", de ce temps gâché. tu la hais, tu la hais, tu la hais, tu te hais. c'est de ta faute, au fond, si t'étais pas si candide, si stupide. ouvre les yeux bordel, tu vois pas qu'ils n'valent rien ? qu'tu vaux rien ? tu sais même plus au final, avec ce poison qui s'infiltre dans tes veines et t'fais perdre la raison.

« et tu t'enfonces dans cet enfer, ce tourbillon d'émotions, qui s'propage comme une maladie, qui te pénètre et s'empare de toi comme un démon, assombrissant un peu plus ton regard innocent. sèche tes larmes gamine, tu connais la chanson, le jour se lève, tes pleurs s'achèvent. n'sois pas si égoïste tu veux, cache ta peine, tes cicatrices, ne leur impose pas ta souffrance, parce que tu sais, ils t'aiment eux.»